Cette année encore, j’ai eu l’occasion de découvrir, en primeur, la Private Edition Glenmorangie lors d’une soirée virtual tasting 100% écossaise !
Mais le virtual tasting, c’est quoi? Cette question m’avait été posée l’année passée lors d’un événement similaire et comme j’ai eu la chance de revivre l’expérience, voici pour la petite explication: le virtual tasting consiste à participer à une séance de dégustation avec des experts du whisky Glenmorangie à travers des écrans interposés, dans le but de vivre cette expérience à Londres (là où les experts sont physiquement) et dans d’autres villes du monde. Un moment super convivial qui permet de profiter des connaissances ultra pointues en la matière du Dr Bill Lumsden, “Director of Distilling & Whisky creation”, et de son acolyte Brendan Mccarron, “Head of Maturing Whisky Stocks”.


Glenmorangie Allta, qui signifie “sauvage” en gaélique écossais, rend hommage à un ingrédient clé du whisky: la levure, dont l’impact sur le goût a longtemps été mise de côté au profit d’autres aspects de la fabrication du whisky. Vous l’aurez compris, cette dernière Private Edition est destinée aux amateurs et pour vous en parler, j’ai préféré donner la parole à Salim, amoureux de ce savoir-faire, fondateur du site www.whiskyisthelimit.ch, et présent ce soir-là à Londres.
Interview – Whisky is the limit
Glenmorangie Allta marque le 10ème anniversaire de la Private Edition. Par quelle édition as-tu été le plus séduit ?
Salim: J’ai eu la chance d’en goûter plusieurs et même si j’ai été séduit par la plupart des éditions, mon coeur balance entre ce nouvel Allta qui est diamétralement différent de ce que nous connaissons de Glenmorangie, et la seconde édition nommée Finealta, elle aussi différente par ses notes tourbées et fumées.
En quoi cette dernière édition est-elle différente des précédentes ?
Pour comprendre sa différence, il faut préciser qu’un Single Malt whisky est techniquement une sorte de bière que l’on distille dans des alambics et qui est ensuite mise en tonneau pendant plusieurs années. Les trois ingrédients sont donc l’eau, le malt d’orge et la levure. Si la qualité et l’origine de ces ingrédients sont souvent passés sous silence au profit de la qualité et l’origine des tonneaux, cette édition met à l’honneur la levure. Elle a été sélectionnée dans les champs d’orge à proximité de la distillerie Glenmorangie. Cette édition est donc le symbole fort que le tonneau – malgré son impact indéniable – n’est pas le seul à créer la saveur du whisky.
Raconte-nous ta rencontre avec Bill Lumsden, le très charismatique “Director of Distilling & Whisky creation”.
J’ai eu le plaisir de le rencontrer lors de la soirée de lancement dans un cadre festif puis le lendemain pour une interview (à retrouver ici). J’ai découvert une personne charismatique, qui racontait des anecdotes toujours plus croustillantes à mesure que nous dégustions du Glenmorangie Allta et des cocktails (nooon ce n’est pas un crime les cocktails au whisky !).
Lors de l’interview, j’ai enfin pu entendre Dr. Bill dans son exercice favori: parler de whisky et de science. Ses connaissances semblent infinies et comme la plupart des écossais, il n’a pas sa langue dans sa poche.
Je tiens à préciser que j’ai également eu la chance de rencontrer Brendan McCarron, très présent sur Instagram. Si ce dernier est “sous l’aile” de Bill Lumsden, il n’en reste pas moins que leurs avis divergent parfois, ce qui rend l’interview beaucoup plus intéressant.
En quoi Glenmorangie se différencie-t-elle de ses concurrents?
Sur le plan gustatif, un terme récurrent permet de définir Glenmorangie : l’élégance. S’agissant plus d’un concept, d’une texture que d’un arôme en particulier, il faut le boire pour le croire. Cette élégance n’est nullement due au hasard. C’est le résultat d’une distillation dans les alambics les plus haut d’Ecosse. Souvent comparés au cou d’une girafe, ces alambics permettent un degré de pureté du distillat reconnaissable dans la plupart des expressions de Glenmorangie.
En tant que passionné de whisky, tu connais déjà beaucoup de choses à ce sujet.. mais qu’as-tu appris de nouveau lors de ce voyage à Londres?
Le whisky est un univers qui balance entre innovation et tradition. Le marché étant en pleine expansion, les créateurs comme Bill Lumsden et Brendan McCarron sont constamment à la recherche de nouvelles idées mais la loi ecossaise en matière de whisky n’autorise pas tout. Il a été intéressant pour moi de découvrir que Glenmorangie a mandaté un archiviste – Iain Russell – pour dénicher des “précédents”. S’il peut prouver que certaines pratiques ont déjà été faites par le passé alors il est possible d’à nouveau explorer ces méthodes. En conclusion, innovation et tradition ne sont pas antonymes mais plutôt étroitement liés.
Quels sont les éléments indispensables pour apprécier un verre de whisky ?
Je dirais que le goût n’est qu’une étape. Il faut considérer la dégustation comme une expérience multi-sensorielle. En commençant par les yeux: observer la robe, sa couleur, sa texture. Viennent ensuite les senteurs. Les apprécier délicatement et longuement. C’est à cette étape que l’on pourra déjà juger de la complexité d’un whisky. Comme en amour, s’il se révèle trop vite l’intérêt retombe.
Il faut prendre le temps de sentir les différentes couches. Enfin, on mérite d’y tremper ses lèvres par petite gorgée pour ni se brûler ni se précipiter, puis laisser le whisky quelques secondes en bouche pour le laisser s’épanouir. La dégustation se termine quand les dernières vapeurs de whisky disparaissent du palais, alors une goût reste en bouche qui réserve aussi son lot de surprises, c’est ce qu’on appelle le “finish”.
Et comme je le dis souvent lors de mes whisky tastings: le meilleur whisky est celui que l’on partage !
Quel est selon toi le whisky le plus féminin de la collection Glenmorangie et pourquoi?
Selon moi la féminité à mille visages et j’ai la chance de connaître des femmes qui aiment des whisky légers comme des tourbés bien trempés. Il n’en reste pas moins que la marque Glenmorangie, par son élégance, a su convaincre son public féminin. En tête de proue je citerais le Glenmorangie Nectar d’Or. Il a été vieilli en partie dans des fûts ayant contenu du Sauternes. Son bouquet sur les agrumes et les épices suivi de sa bouche soyeuse et épicée, chauffant légèrement le palais, fini par s’adoucir et termine sur le citron et le miel.
Un petit mot au sujet de ton site www.whiskyisthelimit.ch et quels services proposes-tu?
Mon projet Whisky Is The Limit a démarré il y a un peu plus de 2 ans sur Instagram. Un an plus tard est née ma société. Je vends sur mon site des whisky classiques et de collection. J’organise des dégustations et je viens de fonder mon Club pour qui je fournirai des whisky exclusifs provenant de tonneaux que j’aurai moi-même sélectionné en Écosse. Ma mission est de démocratiser ce produit qui véhicule une image de luxe à laquelle je souhaite ajouter celle de l’amitié, du plaisir et du partage. Les néophytes et amateurs peuvent me retrouver sur Instagram @whiskyisthelimit.